Les archéologues occupés à fouiller des sites préhistoriques, gaulois, antiques ou du moyen âge sont régulièrement confrontés à la découverte de vestiges résultants des combats qui se sont déroulés en Normandie entre le 6 juin et la fin du mois d'août 1944. Longtemps, les archéologues ont dédaigné ces vestiges. Ils font désormais l’objet de la même attention que ceux des autres périodes historiques, car ils racontent eux aussi, à leur manière, le déroulement de la bataille de Normandie. Ces vestiges, replacés dans les contextes où ils ont été découverts, parlent de la vie quotidienne des soldats et des civils pris dans la tourmente. Ils relatent les tentatives plus ou moins efficaces de fortifier les côtes ainsi que l’incroyable logistique mise en place par les armées anglo-américaines. Ils témoignent aussi de la fragilité humaine et du temps qui passe et altère ou efface autant la mémoire des hommes que les traces laissées dans le sol.
Cette conférence dresse un état des lieux de l’archéologie de la Bataille de Normandie à travers des découvertes récentes pour en souligner les enjeux et l’attention qu’il faut accorder à ces vestiges dans la transmission de la mémoire aux générations futures, à l’heure où la parole des derniers témoins directs s’efface.